Dear all,
Je ne dirai jamais assez comme tenir sa routine d’écriture est tough. On pourrait même créer un groupe WhatsApp (le 112ème de la saison) avec mes amis bloggers “on the side” pour échanger sur le sujet ;)
Aussi, je profite de l’excellence de nos aéroports et de nos transporteurs, des retards à répétition et des grèves de notre cher pays pour reprendre ma bonne habitude. Merci Kafka !
Comme on parle beaucoup (peut-être même trop) d’IA en ce moment, je mettrai cette semaine en exergue le retard de l’Europe sur l’Amérique, et ce quoi que l’on en dise, et ce même si je crois dur comme fer dans notre continent.
Toute mon amitié et bonne chance pour les Jeux Olympiques.
Grégory
Can Europe’s economy ever hope to rival the US again? (Financial Times, May 13, 2024)
Par Martin Arnold, Sam Fleming et Claire Jones
L'économie européenne continue d'afficher une sous-performance par rapport aux États-Unis, une préoccupation majeure pour les décideurs de l'UE. En 2024, le PIB des États-Unis a augmenté de 8,7 % par rapport aux niveaux pré-pandémie, contre seulement 3,4 % pour la zone euro et 1,7 % pour le Royaume-Uni.
Le chatbot de Siemens, développé en partenariat avec Microsoft, illustre les gains de productivité possibles grâce à l'IA. Si davantage d'entreprises européennes adoptaient des technologies similaires, cela pourrait atténuer certains des problèmes économiques structurels du continent.
L'écart de croissance entre les États-Unis et l'Europe s'est considérablement élargi après les chocs combinés de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. Cette divergence alimente un fossé croissant en matière de politique monétaire entre les deux régions.
Les coûts énergétiques élevés en Europe, dépassant largement ceux des États-Unis, et les subventions américaines attractives pour les projets d'énergie verte et de semi-conducteurs, incitent un nombre croissant d'entreprises européennes à déplacer leurs activités aux États-Unis.
L'ancien Premier ministre italien et ex-président de la BCE, Mario Draghi, a été chargé de proposer des solutions pour renforcer la compétitivité de l'UE, notamment par une intégration plus profonde des marchés de capitaux et un financement centralisé accru pour la défense et d'autres secteurs stratégiques.
Les entreprises américaines, perçues comme plus laborieuses et moins régulées, sont considérées comme plus dynamiques. Les entreprises de plus de 250 employés représentent près de 60 % des emplois du secteur privé aux États-Unis, contre 12 % en Grèce et 37 % en Allemagne.
L'Europe fait face à un vieillissement de la population et à des pénuries de main-d'œuvre. En 2050, l'UE comptera moins de deux individus en âge de travailler pour chaque personne âgée de plus de 65 ans, contre près de trois aux États-Unis.
Depuis la fin de 2019, les investissements aux États-Unis ont augmenté de plus de 8 %, tandis qu'ils restent 4 % en dessous des niveaux pré-Covid dans la zone euro. En 2022, les plus grandes entreprises européennes ont investi 400 milliards de dollars de moins que leurs homologues américaines.
En 2023, les investissements en capital-risque dans les entreprises américaines ont presque triplé par rapport à ceux des entreprises européennes. Sur les trois dernières années, les fonds de capital-risque américains ont levé près de cinq fois plus de capitaux que leurs homologues européens.
Selon Ralph Haupter de Microsoft, l'IA pourrait augmenter la productivité des programmeurs de 40-45 % et celle des employés de bureau de 20-25 %. Une adoption plus large de l'IA pourrait être un levier crucial pour revitaliser l'économie européenne.
Economie mondiale : « L’Europe s’appauvrit par rapport aux Etats-Unis » (Le Monde, 27 avril 2024)
Par Pierre-André Buigues et Elie Cohen, économistes
Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris l’avantage en matière de croissance et d’innovation. L’Europe rattrapait son retard jusqu’à récemment.
Entre 2010 et 2020, l’UE a vu une croissance annuelle moyenne du PIB par habitant de 0,8 %, contre 1,7 % aux États-Unis.
En 2010, le PIB par habitant était 30 % supérieur aux États-Unis par rapport à l'UE. En 2022, cet écart a atteint 87 %.
Depuis la pandémie de Covid-19, la productivité du travail en France est en déclin, avec un écart de 8,5 % par rapport à la tendance de 2010-2019.
Facteurs explicatifs
La population active a augmenté de 21 % aux États-Unis contre 17 % dans l’UE de 1998 à 2022.
Les heures travaillées sont 25 % inférieures en Allemagne comparées aux États-Unis.
72 % des 15-64 ans sont actifs aux États-Unis, contre des chiffres inférieurs en France, Italie et Espagne.
Les États-Unis bénéficient d’un prix de l’énergie trois fois inférieur à celui de l’Europe.
Les États-Unis dépensent 3,5 % de leur PIB en R&D, contre 2,2 % dans l’UE.
Alors comment s’en sortir ?
En revanche, nulle fatalité ne condamne l’Europe à sous-investir en matière de recherche, à négliger les opportunités de l’intelligence artificielle et à abandonner le leadership de la transition énergétique à la Chine. L’enjeu de la productivité et de l’innovation est décisif pour que l’Europe casse la spirale de l’appauvrissement relatif.
Merci